L'usucapio du bien immobilier par un des co-propriétaires, ou
“Mon frère peut-il prétendre acquérir la pleine propriété de notre appartement en Espagne de par le fait d'y résider et d'y payer les frais?”
Le Code Civil espagnol ne
dit rien à ce sujet car le Code prévoit une norme générale et non
des cas particuliers. Pour les cas particuliers à défendre, il faut
recourrir à la jusrisprudence, donc la décision des juges du cas
par cas.
C'est donc d'une sentence
du Tribunal Suprème de Madrid du 11 juin dernier que nous avons
obentu une réponse à la question:
Situation.
Trois frères et soeurs
ayant hérités d'un appartement, la soeur y réside depuis trente
ans et paye les frais variés qui en découlent: communauté de
propriétaires, impôt sur les Biens Immobiliers, etc. Lorsque les
deux premiers frères présentent une action en justice (“demanda”)
afin de mettre fin au condominium (ou co-propriété indivise,
pour le dire plus simplement) et pouvoir vendre le bien, celle-là
s'oppose et répond (“contestación a la demanda”)
également par une reconvention (autre action dans la même
procédure), en réclamant la pleine propriété pour l'avoir acquis
par usucapio.
Un rappel, l'usucapio
est la forme d'acquérir la propriété d'un bien par le fait de le
posseder de fait, mais sans être ni propriétaire, ni locataire, en
agissant comme si on était propriétaire du bien, et ce pendant 20
ans au moins s'il sàgit d'un bien immobilier (trois ans pour un bien
meuble).
Qu'a donc décidé le
Tribunal Suprème à ce sujet?
(après que la procédure
soit passée par le tribunal de 1ère instance, puis
par le recours d'appel devant l'Audience Provinciale, vient le
recours auprès du TS).
Tenant compte des
circonstances du dossier, le TS de Madrid s'est estimé en faveur de
la cause des deux frères en ce sens que d'une part le TS considère
qu'il est habituel que l'un des co-propriétaires du condominium
occupe le bien lorsque ces co-propriétaires sont liés par un lien
de parenté sans que les autres viennent à l'occuper.
D'autre part, si les deux
frères n'ont pas payé leur côte-part des frais de communauté et
impôts, ceci n'implique pas pour autant qu'ils aient renoncé à
leur part sur la propriété.
Et finalement, la
possession de la défenderesse a toujours été en concept de
titulaire d'un tiers de la propriété, et les deux autres frères
sont restés propriétaires à tout moment.
En d'autres termes, la
soeur était déjà propriétaire du tiers et en usait sous ce titre,
pourquoi prétend-elle obtenir le reste en vertu d 'une figure
juridique (l'usucapio) qui est prévue pour ceux qui n'ont pas de
juste titre de possession?
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